Comment ont évolué les activités d'Oncodesign ?
Oncodesign se présente aujourd'hui comme une société biopharmaceutique spécialisée en médecine de précision qui s'appuie sur une plateforme technologique originale. Celle-ci est structurée autour de trois activités stratégiques. Nous apportons des solutions innovantes à l'industrie du médicament qui vont de l'accès à nos technologies jusqu'à la licence de nouveaux candidats médicaments. Il va de soi que nous abordons ces différents deals avec des modèles d'affaires différents, allant du service aux accords sur des licences de produits. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur le développement de notre première activité stratégique appelée Expérimentation, dont le but est de sélectionner les meilleurs candidats médicaments, avec la création d'une plateforme de services permettant l'évaluation préclinique des thérapies anticancéreuses à destination de l'industrie de santé. Cette activité est génératrice de chiffre d'affaires et de bénéfices. Elle nous permet de financer une partie de notre croissance. Cette phase était également essentielle pour nouer des contacts solides avec les acteurs importants de cette industrie. En 2008 et 2017, nous avons fait évoluer notre business model et lancé nos deux autres activités stratégiques, Découverte et puis Étude. Découverte s'appuie sur notre technologie de chimie Nanocyclix® et a pour but de développer des molécules qui inhibent les kinases, des protéines en cause dans plusieurs maladies. Étude travaille à l'identification de sous-populations de patients résistantes aux traitements à partir de l'analyse des datas. À partir de leurs tumeurs, nous établissons des modèles expérimentaux chez les animaux pour découvrir des molécules plus efficaces.
En l'espace de quelques années, l'entreprise a changé d'échelle...
Oui. Nous avons quasiment doublé le nombre de collaborateurs en moins de 2 ans. Nous sommes aujourd'hui 220. L'évolution de notre business model et notre entrée en bourse en 2014 ont été de formidables accélérateurs de croissance. Toutefois, pour faire face à cette montée en puissance, il était crucial d'intégrer de nouvelles compétences et de nouvelles technologies. En parallèle d'une stratégie de recrutement « organique », nous avons fait l'acquisition des laboratoires de recherche de la société Gsk fin 2016 (57 personnes), qui nous ont apporté leur savoir-faire en matière de chimie, de biologie et surtout de « Drug Discovery ». Cette acquisition nous a également ouvert un champ de compétences hors oncologie. Fin 2017, nous avons également repris l'activité services des laboratoires Bertin Pharma qui nous ont amené des compétences en infectiologie et en imagerie. Cette politique d'acquisition de compétences se poursuit aujourd'hui avec le recrutement de Data Scientists et de spécialistes de l'intelligence artificielle pour notre activité Étude. À moyen terme, nous n'excluons d'ailleurs pas de racheter une société spécialisée dans ce domaine.
Cette croissance vous a probablement conduit à de gros efforts de structuration ?
Bien sûr, et cela à plusieurs niveaux, à commencer par l'intégration « physique » de ces acquisitions. Nous avons ainsi fait le choix de regrouper les activités de Gsk et de Bertin (5 sites jusqu'à présent) sur le site ultramoderne de Gsk, aux Ulis. En parallèle, nous avons considérablement développé notre secteur administratif et financier. Nous avons recruté un DRH et renforcé nos équipes dans le domaine de la comptabilité et du contrôle de gestion. Un impératif pour une entreprise cotée en bourse comme la nôtre. En ce qui concerne le cœur de l'activité, chaque activité stratégique (Éxpérimentation, Découverte, Étude) a désormais son propre patron et nous avons confié la partie Business à l'ancien dirigeant de Bertin. L'ensemble des activités est chapeauté par Jan Hoflack, le CSO_COO d'Oncodesign.
Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?
Nous poursuivons notre stratégie de flux de projets transversaux sur nos 3 activités, en combinant services aux industriels, partenariats et licensing basés sur nos technologies propriétaires. En la matière, nous nous concentrons sur les projets les plus avancés pour amener plusieurs de nos molécules thérapeutiques en phase clinique pour 2020. C'est déjà le cas pour le radiotraceur actuellement en développement clinique qui devrait aider les cliniciens dans le choix des traitements qu'ils prescrivent à leurs patients atteints de cancer du poumon. Sur le plan commercial, nous comptons accélérer notre implantation en Amérique du Nord pour développer le service. Nous tablons sur un chiffre d'affaires de 40 M€ en 2020, soit trois fois plus qu'en 2016.