Comment Chargeurs est-il devenu leader mondial sur l'ensemble de ses activités, en à peine 3 ans ?
Nous étions convaincus que nos différentes spécialités industrielles avaient un potentiel de champion mondial si nous les positionnions sur des niches à forte valeur ajoutée. La volonté était clairement de passer du stade de PME françaises internationalisées à celui d'ETI mondiales. Nous sommes partis de chacun de nos métiers et nous les avons fortifiés à l'aide d'un certain nombre de fondamentaux que nous appelons les Chargeurs Business Standard. Parmi ces leviers, on peut citer le rayonnement mondial de notre portefeuille clients et de notre empreinte industrielle, services et logistique, mais également notre gamme de produits tenant compte des spécificités locales et un management résolument international. Nous avons en effet considérablement diversifié les comités exécutifs de chacune de nos activités pour intégrer cette dimension. Ainsi, notre division Chargeurs Protective Film est aujourd'hui dirigée en Europe par un Italien, et notre activité Fashion Technologies a, depuis cette année, une directrice-générale américaine née à Hong Kong. À noter que, dans la mesure du possible, nous nous attachons à promouvoir les talents déjà présents dans le groupe.
Une stratégie de transformation associée à une démarche très dynamique d'acquisition ?
Oui. Nous avons accéléré cette internationalisation avec une politique de croissance externe ciblée. Nous visons notamment des leaders mondiaux bien implantés sur leurs marchés, en priorité sur des bassins d'activité à fort potentiel.
Le récent rachat de la société britannique Leach, l'un des leaders mondiaux de la communication visuelle et de l'aménagement de musées, nous a permis d'accroître de 50% la taille de notre activité Chargeurs Technical Substrates.
En parallèle, nous poursuivons également une stratégie de croissance organique qui s'appuie sur nos forces naturelles. Nous sommes ainsi directement présents au Mexique, au Pérou, en Équateur, au Vietnam et en Indonésie.
Avez-vous adapté votre organisation à cette nouvelle donne internationale ?
Notre organisation a évolué avec notre croissance. Nous avons dû accompagner à tous les niveaux de l'entreprise cette transformation de notre groupe et son ouverture au monde. Nous avons ainsi mis en place un management local dans chaque pays, ce qui nous permet aujourd'hui d'être reconnus comme un acteur domestique partout où nous sommes présents. À l'échelon supérieur, l'ensemble des activités est supervisé par trois grands hubs décisionnels à Paris, Hong Kong et New York, avec pour objectif de nouer des connexions stratégiques sur ces grandes zones géographiques. Au niveau de la tête du groupe enfin, on trouve une direction du développement international, des acquisitions et une direction du business stratégique en charge des partenariats avec de grands acteurs mondiaux comme Amazon, Tesla ou Space X.
Quel rôle a joué Crédit Mutuel Equity dans cette stratégie de développement ?
Crédit Mutuel Equity (ex CM-CIC Investissement) partage avec nous une stratégie d'internationalisation très active. Par sa connaissance d'un certain nombre des territoires où il est implanté, ce partenaire nous permet d'avoir une évaluation des opportunités pays et d'appréhender les spécificités culturelles de ces nouveaux marchés. Il nous aide aussi à estimer efficacement les opportunités de croissance externe. Nous avons développé un fort intuitu personae avec nos interlocuteurs partenaires et associés stratégiques qui nous font bénéficier de la visibilité offerte par la diversité des participations de son portefeuille. Le dialogue est donc permanent.