Derrière son caractère résilient, l’agro-alimentaire est également bousculé, au quotidien mais aussi en profondeur, avec des bouleversements significatifs de sa chaîne de valeur. Toutefois, même dans cette configuration difficile, nous pouvons être fiers des acteurs de ce secteur, qui se sont mobilisés pour continuer de fabriquer et de sécuriser les approvisionnements des points de vente. Certes, les entreprises ont été touchées, mais les situations sont très inégales : certains groupes traversent des crises profondes (restauration hors domicile...) et à l’inverse, des effets d’aubaine liés au confinement ont permis à d’autres de prospérer.
La crise a mis en lumière le caractère stratégique de ce secteur, et la nécessité de renforcer notre souveraineté alimentaire dans un monde économique appelé à se refaçonner. Dans cet environnement, l’investisseur en capital a plus que jamais sa place pour protéger et renforcer cette filière, pour permettre aux acteurs industriels de saisir les opportunités d’acquisition ou d’investissement. La transition alimentaire et écologique, les innovations et les vecteurs de la nouvelle donne alimentaire sont certes des défis majeurs à relever, mais ces tendances de consommation sont aussi des leviers de croissance qu’il convient d’adresser rapidement.
Cette crise de la Covid-19 va-t-elle tout changer dans ce secteur ? Non, nous ne le pensons pas. Mais le tempo des ruptures (économiques, sociétales et environnementales), va s’accélérer. Le champ des possibles est immense et cette crise aux facettes multiples doit sourire aux audacieux et leur permettre de saisir de nouvelles voies de croissance et de création de valeur. L’anticipation, la prévention, la maîtrise opérationnelle et la compétitivité sont des clés de réussite.
Au sein de Crédit Mutuel Equity, nous sommes fortement engagés dans le secteur agro-alimentaire depuis de longues années, parce que nous y trouvons, auprès des hommes, des femmes dirigeants et des équipes qui les accompagnent :
- une capacité à innover et à répondre aux besoins des consommateurs (snacking, local, naturalité...), dans une approche par univers segmentés plus que par un modèle unique de masse,
- une croissance régulière et solide, souvent à taux modérés mais parfois aussi avec des accélérations de niches (comme la nutrition, le bio, la santé...)
- une industrie très dense, qui s’appuie sur un tissu de nombreuses entreprises, traduisant une réelle profondeur de marché, sur des métiers très étendus (production alimentaire, distribution, équipement, packaging, restauration...)
- une adaptation des offres et des comportements à l’internationalisation des cultures et en premier lieu, à la digitalisation de la relation,
- une génération de cash-flows réguliers, s’appuyant sur un socle de population en croissance, et une hausse de la dynamique de consommation des produits alimentaires.
Ainsi, si la crise sanitaire impacte et accélère les mutations en cours, nous souhaitons plus que jamais accompagner ce mouvement de transformation des PME et ETI.
Au travers de notre groupe sectoriel agro-alimentaire (Centre d’Expertise Sectoriel dit « CES Agro »), lancé en 2017, nous avons ainsi pu observer la montée en puissance de ces tendances de fond et les transformations qu’elles induisent dans les business modèles des PME et ETI de ce secteur. Cette transformation est source d’incertitude et nécessite une mobilisation totale, une forte réactivité et rapidité d’exécution. Il s’agit de faire œuvre de pédagogie pour donner, en interne, du sens à l’action. Il s’agit aussi de prendre des décisions difficiles, de sortir parfois de sa zone de confort, d’explorer de nouveaux territoires, de prendre les devants plutôt que de subir une transformation qui s’imposera à nous.
Être un partenaire de long terme aux côtés des dirigeants, c’est les soutenir et les accompagner dans ces déploiements, et mettre à leur disposition les moyens financiers et humains pour pérenniser et sécuriser leur groupe face aux défis actuels et à venir.
Jérôme Geney et Frédéric Plas Crédit Mutuel Equity